Solitude

Solitude

Je ne suis jamais seule.

En réalité, je suis toujours avec moi-même.

Quand je parle, ma voix rebondit sur les murs comme un ballon de basket…et mes oreilles sont les paniers. Je m’entends.

Quand je sors dans la rue, je marche au même rythme que mes pieds. Fascinant. 

Quand je mange, je déguste un plat avec moi-même. Un délicieux moment de partage (sauf quand mon plat est raté).

Quand j’écoute de la musique, je prête mon écouteur à mon oreille. Je suis fabuleusement ravie de plonger dans une nouvelle symphonie, et de la commenter avec une autre personne. Je suis toujours du même avis avec moi-même.

Toujours ?! Non, ça dépend. 

Parfois, il m’arrive d’être en guerre avec moi-même.

Quand je suis maladroite et que je rigole de moi-même, je le prends mal. Je suis vexée.

Quand je perds contre moi-même, c’est si gênant ! Appelez-moi mauvaise joueuse, mais je déteste quand mon « moi-même » gagne.

Quand je rencontre de nouvelles personnes, j’ai honte de moi-même. Ah, si seulement elle pouvait partir ! On se demande bien pourquoi je dois toujours m’accompagner !

Mais bon, je vis dans ma maison (le « Corps », comme les scientifiques disent) depuis ma naissance. Je ne pourrais pas me rejeter, même si ça va faire trois mois que j’ai pas payé mon loyer.

En bref, il y a toujours quelqu’un qui vit chez moi.

Je ne suis jamais seule. Malgré nos tensions.

J’ai une amie.

3 réflexions sur “Solitude

  1. « Je déteste quand mon « moi-même » gagne. » Je ne pourrais pas être plus d’accord. Ça arrive trop souvent que mon moi-même gagne. En fait, j’ai l’impression que j’ai deux moi-même en moi: le rationnel et l’émotionnel. L’émotionnel est très fort et intense et c’est pourquoi il gagne le plus souvent. J’ai souvent l’impression d’être prisonnière de mon corps, bref, je me vois tellement dans tes paroles. J’aime et je déteste la solitude. J’ai l’impression d’être une contradiction vivante. xox

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    1. N’est-ce pas étrange, cette sensation d’avoir plusieurs personnes en nous ? C’est comme si on avait différentes versions de nous-mêmes. J’ai aussi cette sensation que l’émotionnel gagne souvent contre la logique. Il serait bien que ces deux-là fassent un pacte d’amitié ou un truc du genre. Parfois, ils prennent métaphoriquement un café ensemble quand je médite, ce qui est plutôt cool. Je pense que les humains ont plein de paradoxes, et cette particularité étrange nous rend uniques.

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